Where we begin...

The elephant(s) in the room

Anglais et Francais

The word Yoga, which derives from the Sanskrit word "yug", to join or to yoke, indicating unification, evokes an invitation to a personal mystery; what kind(s) of unification does Yoga call for or bring about?

Most Yoga classes emphasise the physical practice of different postures, ãsana. Whilst these obviously bring all sorts of benefits and a taste of inner relaxation or presence, even a regular practice is not enough to bring about “unification” in our lives. Whatever feeling of well-being we may derive from our practice we still experience inner tensions and are not able to maintain the same state of presence in our daily lives. Indeed, the experience of peace that ãsana brings may even increase the nagging feeling of something missing -- that our Yoga practice remains on the surface of our life and cannot resolve our most essential challenges.

While all the main schools of Yoga, including Ashtãnga, Iyengar, Hatha, etc., have effectively systematized the teaching of ãsana, there is no illustrated guide for the other seven branches or limbs of Yoga that one can follow all the way to enlightenment.

One big problem is that there are now literally hundreds of books on the subject, but since nearly all the original texts on Yoga were written in Sanskrit and each author comes up with their own translation, one is immediately confronted by a jungle of different interpretations.

To overcome this difficulty we will take as our starting point one of the main teachings of Yoga; that all knowledge is "state dependent". We will use this as a key to self-study, beginning simply by observation of experience; learning to recognise and become more sensitive to fluctuations and different qualities of our inner state, or Prãna.

The subtle “detachment” required to actually see ones state of consciousness is essentially Pratyāhāra, the intermediate limb of Yoga that is the (missing) link between the inner and outer disciplines. Just like Asana though, once it has been tasted again and again, it can be recognised and coming back to it, both on and off-the mat, is a skill that can be learnt.

Similarly, working with different kinds of meditation, simple exercises in observation, studying texts and exchanging together, we will seek to de-mystify what the renowned teacher B.K.S Iyengar called the fruits of practice, or the “innermost” tier of Yoga; Dhãranã, Dhyãna, and Samãdhi.

Without fixing on any interpretations of these Sanskrit terms, the goal is simply to learn to observe with more and more sincerity. With the help of meditation, we will acquire a finer appreciation for the different phases of “stilling of the ordinary mind”, Citta-vrtti nirodah, allowing collective sensitivity and deepening self-acceptance to develop naturally. If we persevere, we may even catch a glimpse of “the direct perception of things as they are”, or Samãdhi.

Acceptance of everything that is seen, opens the way back to our original childlike nature and the joy of being alive. In this way, little by little, the uncovering of something already unified inside us can indeed transform all the diverse challenges of life, big and small, into the very source for renewing and deepening of our practice.

Aum Shanti,

David

“The elephant was in a dark house; some Hindus had brought it for exhibition.

In order to see it, many people were going, every one, into that darkness.

As seeing it with the eye was impossible, each one was feeling it in the dark with the palm of his hand.

The hand of one fell on its trunk; he said: “This creature is like a water-pipe.”

The hand of another touched its ear: to him it appeared to be like a fan.

Since another held onto its leg, he said: “I found the elephant’s shape to be like a pillar.”

Another laid his hand on its back: he said, “Truly, this elephant is like a throne.”

Whenever anyone heard a description of the elephant he understood it only in respect of the part that he had grasped. On account of this diversity of contact, their statements differed:

one man titled it “dal,” another “alif.”

If there had been a candle in each one’s hand, the differences would have gone out of their words!”

The Mathnawi of Jalalu’ ddin Rumi, Book 3, vv.I259-68.

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« Des Indous avaient amené un éléphant ; ils l'exhibèrent dans une maison obscure. Plusieurs personnes entrèrent, une par une, dans le noir, afin de le voir. Ne pouvant le voir des yeux, ils le tâtèrent de la main. L’un posa la main sur sa trompe ; il dit: "Cette créature est telle un tuyau d'eau." L'autre lui toucha l'oreille: elle lui apparut semblable à un éventail. Lui ayant saisi la jambe, un autre déclara : "C'est un pilier." Après lui avoir posé la main sur le dos, un autre dit "En vérité, c'est un trône. "De même, chaque fois que quelqu'un entendait une description de l'éléphant, il la comprenait d'après la partie qu'il avait touché. Leurs affirmations variaient selon ce qu'ils avaient perçu. L'un l'appelait « dal », l'autre « alîf ».

Si chacun d'eux avait été muni d'une chandelle, leurs paroles n'auraient pas différé. »

Le Mesnevi de Jalalu’ddin Rumi, Livre 3.

Le mot Yoga, qui dérive du sanscrit "Yug" signifiant joindre ou mettre sous le joug, indiquant l'unification, évoque une invitation à un mystère personnel ; À quelle(s) genre(s) d'unification le Yoga nous invite-t-il ou nous amène-t-il ?

La plupart des cours de Yoga mettent l'accent sur la pratique physique de différentes postures, ãsana, et parfois les exercices de respiration différents, Prãnãyãma. Bien que cela apporte évidemment une sensation de bien-être et un avant-gout de la détente intérieur, conscience ou présence, cela seul ne suffit sans doute pas à créer l'unification dans nos vies. Quelque soit le bénéfice que l'on retire de sa pratique, chacun reste confronté à des tensions intérieures et n’est pas en mesure de maintenir le même état de présence dans sa vie quotidienne. En effet, l'expérience de la paix qu'Asana offre peut même augmenter la sensation de quelque chose qui manque - que notre pratique du Yoga reste à la surface de notre vie et ne puisse résoudre nos défis les plus essentiels.

Alors que toutes les écoles principales du Yoga, y compris Ashtanga, Iyengar, Hatha, etc., ont effectivement systématisé l'enseignement d'ãsana, aucun d'entre eux ne propose une série claire de 41 étapes pour les 7 autres branches ou membres du Yoga que l'on peut suivre jusqu’a l'illumination. Il est cependant largement admis qu'apprendre l’ãsana n'est qu'un des aspects du Yoga, qui inclut un immense corpus de connaissances en matière de développement personnel et spirituel. L’un des textes les plus connus sur le Yoga, le Yoga Sūtra attribué à Patanjali, parle en réalité très peu d'ãsana, qui n'est mentionné que comme une préparation nécessaire pour pratiquer la méditation. Étonnamment, le reste du Sutra fournit une feuille de route détaillée pour se libérer de l'égoïsme et de la souffrance et atteindre Kaivalya ou la libération totale; un autre niveau radical d’être. Un problème est qu’il y a maintenant des centaines de livres sur le sujet, mais puisque le Yoga Sūtra est rédigé en sanscrit et que chaque école de pensée présente sa propre traduction, s'y plonger plus profondément nous confronte à une jungle d'interprétations différentes. Pour surmonter cette difficulté, nous utiliserons une approche simple de l'étude de soi, sur la base de l'observation de l'expérience.

L'un des enseignements clé du Yoga Sutra est que toute connaissance est dépendante de notre état et ainsi nous commencerons par reconnaître les fluctuations et qualités de notre état intérieur, ou Prana. C'est essentiellement Pratyahara, le soi-disant membre intermédiaire du Yoga qui est le chaînon manquant entre les disciplines intérieure et extérieure. En travaillant avec différents sortes de méditation, des exercices d'observation, d'étude de textes et d'échanges, nous essayons alors de démystifier ce que le maître renommé B.K.S Iyengar appelait les fruits de la pratique ou le niveau "le plus intime" des huit membres du Yoga; Dhãranã, Dhyãna, and Samãdhi. 

Sans se fixer sur la moindre interprétation de ces termes sanscrits, nous expérimenter et nous asseoir ensemble, en approfondissant l'acceptation de soi et la sensibilité collective, de telle sorte qu'avec le temps nous développerons une appréciation partagée du « silence du mental ordinaire », ou "citta-vrtti nirodah". Si nous avons de la chance et persévérons, nous pourrions même avoir un aperçu de la "perception immédiate des choses, comme elles sont" ou Samãdhi. L'acceptation de tout ce qui est vu ouvre la voie au retour à notre nature enfantine originelle, et à la joie d'être vivant. En ce sens, petit à petit, le Yoga peut transformer les épreuves diverses de la vie, petites et grandes, en une source véritable de renouveau et d'approfondissement de notre pratique.

Aum shanti,

David